Editorial juin 2020

Le déconfinement signe-t-il l’arrivée des « jours heureux » ?

La réponse se trouve dans la question ; ou plus exactement le fait de poser la question suppose qu’il n’y a pas nécessairement de lien direct entre déconfinement et jours heureux. Expliquons-nous.
Le ralentissement de la pandémie en Europe, accompagné de l’assouplissement des règles de confinement, amène un bénéfique relâchement des tensions supportées pendant des semaines, et cela est certainement une bonne nouvelle. Il est bien naturel que l’on se réjouisse de pouvoir de nouveau fréquenter ses amis, s’asseoir à une terrasse de café, aller au spectacle de la vie, et …retravailler !  Mais outre le fait que ce relâchement ne doit pas signifier manque de précautions, car le virus est toujours là, ce relâchement ne doit pas signifier non plus oubli des leçons retirées de cette crise.
Durant les temps extraordinaires que nous avons tous collectivement vécus depuis la mi-mars,  je suis convaincu que chacun de nous a appris quelque chose de nouveau. Que ce soit individuellement ou collectivement, les circonstances arrivent toujours pour nous faire comprendre ce que nous n’aurions pas compris en temps ordinaire. En l’occurrence la crise sanitaire nous a amenés à nous retrouver davantage « chez soi comme en soi », à apprécier autrement le fait de respirer et de vivre, à éclairer autrement la solidarité, le courage et l’entr’aide, à considérer différemment le travail et le vivre-ensemble, la réalité de la survie et les choses essentielles. Mais après les circonstances, quand les évènements se dissipent, tout l’enjeu de l’évolution et des vrais « jours heureux » est de faire le meilleur usage des leçons apprises.
Si les jours heureux signifient seulement le retour à « la vie d’avant », à l’identique, sans un grain de conscience supplémentaire, alors cette crise n’aurait servi à rien. Si les « jours heureux » signifient l’oubli des apprentissages, le retour aux habitudes et au « business as usual », alors pour ma part et pour ceux qui partagent nos aspirations à l’amélioration continue, ce serait plutôt l’annonce de l’arrivée des « jours malheureux ». Et dans ce cas, il y a fort à parier que la crise reviendra bientôt, sous forme de COVID-19 ou sous une autre forme, et alors la leçon risquerait alors d’être encore plus lourde.
Comme toute crise, celle que nous avons vécue (s’il faut en parler au passé) véhicule des leçons de progrès. Un progrès collectif et individuel encore peu visible, quelques graines semées dans nos esprits, une approche un peu plus appuyée de la vie, une certaine exigence d’un supplément d’âme…
Si notre « vie d’après » prend en compte les acquis de ce pas de conscience, alors nous pourrons parler d’une avancée vers un monde meilleur.
Dans notre approche singulière de consultant, et dans notre spécialité lié aux aspects sociaux, c’est toute une conception de l’organisation qui est jeu, tout un nouveau rapport au travail qui doit se définir, avant tout par la pratique, par le terrain, par les hommes. Tout un programme, et tout un enthousiasme à la clé !

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