ACTION SOCIALE, GESTION ET DIRECTION

« L’action sociale désigne l’ensemble des moyens par lesquels une société agit sur elle-même pour préserver sa cohésion, notamment par des dispositifs législatifs ou réglementaires et par des actions visant à aider les personnes ou les groupes les plus fragiles à mieux vivre, à acquérir ou à préserver leur autonomie et à s’adapter au milieu social environnant »[1].

En France, l’action sociale est encadrée par la loi 2002-2 qui en définit les différents champs d’intervention, les publics visés ainsi que les prestations qui leur sont allouées. Ces prestations vont de l’allocation financière, à l’intervention à domicile jusqu’à l’hébergement. Les personnes concernées sont considérées comme vulnérables. Il s’agit de personnes en situation d’handicap, de personnes âgées, de personnes en précarité sociale, d’étrangers en situation irrégulière et d’enfants mineurs relevant de la protection de l’enfance.

Historiquement la politique « assistancielle » a d’abord relevé d’initiatives philanthropiques, à forte connotation religieuse. A partir de 1950, le secteur social a commencé à se structurer afin de répondre aux besoins sociaux.  Dans le cadre de cette structuration, les associations (type loi 1901) ont joué un rôle prépondérant car elles ont inventé des types d’établissements répondant aux besoins des enfants handicapés, par exemple. Force de proposition, elles sont devenues un acteur incontournable de l’action sociale. Ainsi elles se sont vues confier par l’Etat ou les collectivités territoriales, la mise en œuvre de missions relevant des politiques publiques.

L’action sociale doit donc allier deux logiques, l’une ascendante associative force de proposition pour répondre aux problématiques sociales, l’autre descendante politique – administrative qui intervient au nom de la collectivité dans un souci de rationalité globale.

En conséquence, « L’association est la médiation par laquelle les difficultés sociales (indigence, handicap, inadaptation, exclusion…) qui sont d’abord des problèmes vécus dans l’espace privé, accèdent à l’espace collectif pour y faire l’objet d’une construction commune et par là d’une appréhension collective possible ».[2]

L’association se décline par un organisme gestionnaire, le plus souvent un conseil d’administration qui gère des activités à travers des établissements et des services qui sont soumis à un contrôle public.

Par délégation, elle confie la gestion de ces établissements et services à des dirigeants salariés (directeurs généraux, directeurs et cadres de direction). Le directeur est confronté à une certaine complexité. Il met en cohérence les ressources humaines, financières, logistiques de l’organisation au service d’un projet d’accompagnement pour les personnes qui lui sont confiées. La dimension du soin et du prendre soin de ces personnes est au centre de ses préoccupations.

Il doit également développer une vision de développement, en anticipant sur les futurs besoins et en innovant sur les réponses à apporter. Il est invité « à se positionner comme stratège et comme entrepreneur »[3].

Le directeur fait face aux mutations du secteur, liées, aux changements initiés par le droit, le cadre législatif provoquant de nouvelles règles, aux changements nécessaires dans les organisations (démarche qualité, rationalisation des couts, fusion absorption, coopération…) et à l’adaptation des pratiques liée à la pandémie de la Covid 19.

Le directeur est donc un équilibriste qui slalome entre stabilité et crise, entre éthique et morale, entre action et responsabilité. Cette position l’oblige à être dans un déséquilibre dynamique permanent.

Nous verrons prochainement comment un coaching personnel et stratégique peut accompagner efficacement le directeur dans sa prise de décision, au regard de la complexité de sa fonction.

Anne Challies

Nb. Cet article introduit le Mémoire de Master « Coach consultant » de Anne CHALLIES intitulé « LE COACHING AU BENEFICE DU DIRIGEANT D’ACTION SOCIAL DANS SA PRISE DE DECISION »     Nous en publierons d’autres extraits prochainement.


[1] Définition Wikipédia

[2] Page 25, Lafore, R. (2011) Chapitre 1 « L’association, simple opérateur des pouvoirs publics ? ». In Manuel de direction en action sociale et médico-sociale sous la direction de F. Batifoulier. Ed. Dunod.

[3] Ibid p295 (François Noble)

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